«FLATLAND», MONDE SANS PERSPECTIVE.
Le roman d’Edwin A. Abbott est une fantaisie géométrique sur un univers en deux dimensions.
«Faites-vous aussi plat qu’une crêpe et glissez-vous dans ce livre»,conseille Ray Bradbury dans sa préface à Flatland, légendaire fable de science-fiction écrite par le pasteur anglican Edwin A. Abbott en 1884 . Inutile de le prendre de haut, car dans Flatland, tout se passe au ras des pâquerettes, dans un monde épais comme une feuille de papier, où les habitants sont des triangles, des carrés et autres polygones… la classe sociale de chaque individu étant directement proportionnelle à son nombre de côtés.
L’une des principales difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de Flatland, difficiles à saisir pour nous autres Spacelandiens qui jouissons de la perspective, est celle de se distinguer les uns des autres. Puisque du point de vue rasant d’un Flatlandien, tous les êtres, quelle que soit leur forme, ont la même apparence, à savoir celle d’une ligne. Seule la voix ou les attouchements permettent de savoir à qui l’on a affaire. L’élite dûment éduquée possède, elle, l’art subtil de la reconnaissance visuelle.
Outre l’acrobatie mentale à laquelle nous convie Flatland, cette fantaisie géométrique recèle une satire de l’ère victorienne et de sa société hiérarchique calcifiée, monde terne et étriqué, d’une misogynie crasse, où toute tentative d’innovation susceptible de déranger l’ordre établi est aussitôt réprimée et où chacun ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
Jusqu’à ce que l’horizon s’ouvre soudain pour le personnage principal, un Carré mathématicien. Tandis qu’il médite sur sa vie dans l’univers bidimensionnel de Flatland, à l’aube du troisième millénaire, une sphère traverse le plan de son existence. La chose, inconcevable, apparaît d’abord comme un point, puis comme un cercle, de rayon croissant puis décroissant, laissant le Carré complètement mystifié. La sphère l’entraîne dans la troisième dimension, lui offrant une perspective neuve de son propre univers vu du dessus. Vision qu’il échouera à transmettre à ses congénères, la troisième dimension étant aussi difficile à appréhender pour un Flatlandien que la quatrième dimension pour nous autres Spacelandiens.
PROJET
Vivre l’expérience Flatland : lieu d’une interprétation sonore.
Techniques utilisées : Keyboard Hacking + programmation langage JS
Les étapes pour « hacker » un clavier :
Premièrement nous avons ouvert le clavier et récupéré sa carte à l’intérieure.
Puis à l’aide d’un bout de papier verre nous avons retiré la couche protectrice sur les barettes de cuivre.
La suite des opérations consiste à trouver les combinaisons qui nous intéressent (retrouver la touche « barre espace » par exemple).
Il suffit de récréer le principe du clavier. À l’aide d’un fil de cuivre, nous fermons un circuit électrique qui envoie l’information/la touche à l’ordinateur.
Les combinaisons trouvées, nous avons soudé nos fils.
BONUS: utiliser un clavier sans fil qui fonctionne en bluetooth !
Fabriquer un espace/prototype modulaire immersif
Keyboard Hacking/test expérience « Flatland » from Studio Objet Augmente on Vimeo.
Réflexion/ référence autour de l’expérience d’écoute avec son corps
Artistes Laurie Anderson/Markus Kison